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Howto Postfix

Postfix est serveur SMTP libre et populaire sous GNU/Linux et BSD. Il a été développé en 1999 par Wietse Venema comme une alternative plus facile à administrer et plus sécurisée que l’historique Sendmail.

Un serveur SMTP, appelé aussi MTA (Mail Transport Agent), est l’élément principal d’un serveur d’emails. Tout email transite forcément par un serveur SMTP dont il existe de nombreuses implémentations libres (Postfix, Exim, Sendmail, Qmail etc.) ou propriétaires (Microsoft Exchange, Sun Java System Messaging Server, IBM Lotus Domino, etc.).

Installation

# apt install postfix

# postconf -d | grep ^mail_version
mail_version = 3.7.11

# systemctl status postfix
● postfix.service - Postfix Mail Transport Agent
     Loaded: loaded (/lib/systemd/system/postfix.service; enabled; preset: enabled)
     Active: active (exited) since Mon 2024-10-21 21:26:44 CEST; 3h 35min ago
       Docs: man:postfix(1)
    Process: 548168 ExecStart=/bin/true (code=exited, status=0/SUCCESS)
   Main PID: 548168 (code=exited, status=0/SUCCESS)

Configuration

Postfix n’est pas monolithique : le processus master tourne en permanence et gère le démarrage d’autres processus qui ont des tâches dédiées (cleanup, smtpd, pickup, etc.) notamment la transition entre les différentes files d’attente de Postfix (incoming, active, deferred, corrupt, hold). La configuration de ces processus se trouve dans le fichier /etc/postfix/master.cf. Et le fichier /etc/postfix/main.cf gère les nombreuses options de configuration.

L’utilitaire postconf permet de lister/vérifier les options du main.cf.

## Vérifier la validité de la configuration (check conf)
# postconf >/dev/null

## Lister les options par défaut
# postconf -d

## Lister les options actuelles
# postconf

## Lister les options modifiées par rapport au défaut
# postconf -n

## Manpage très détaillée sur toutes les options disponibles
# man 5 postconf

Configuration minimale

Pour une configuration minimale, nous conseillons d’avoir le fichier main.cf suivant en ajustant le paramètre myhostname avec un enregistrement DNS existant pointant vers le serveur concerné :

smtpd_banner = $myhostname ESMTP mail server
biff = no
append_dot_mydomain = no
myhostname = hosting.example.com
#smtp_helo_name = $myhostname
#myorigin = $myhostname
mydestination = $myhostname localhost.localdomain localhost localhost.$mydomain
mynetworks = 127.0.0.0/8
alias_maps = hash:/etc/aliases
alias_database = hash:/etc/aliases
relayhost =
mailbox_size_limit = 0
recipient_delimiter = +
inet_interfaces = all
inet_protocols = ipv4
disable_vrfy_command = yes
smtpd_relay_restrictions = permit_mynetworks permit_sasl_authenticated defer_unauth_destination
smtp_tls_security_level = may
smtp_tls_mandatory_protocols=!SSLv2,!SSLv3
smtp_tls_protocols=!SSLv2,!SSLv3
smtp_tls_session_cache_database = btree:${data_directory}/smtp_scache
smtp_tls_loglevel = 1
compatibility_level=3.6

Configuration minimale pour serveur web

N.B. : cette configuration complète la configuration minimale donnée plus haut.

Un serveur web va souvent envoyer des emails, et notamment vers des fournisseurs d’accès connus (gmail.com, orange.fr, etc.). On conseille donc d’ajouter les options suivantes dans main.cf pour gérer le rythme d’envoi :

#delay_warning_time = 4h
minimal_backoff_time = 15m
maximal_backoff_time = 6h
maximal_queue_lifetime = 4d
queue_run_delay = 100s
bounce_queue_lifetime = 1d

initial_destination_concurrency = 5
default_destination_concurrency_limit = 20

slow_destination_rate_delay = 0
slow_destination_concurrency_limit = 1
slow_destination_concurrency_failed_cohort_limit = 100
slow_destination_recipient_limit = 25

transport_maps = hash:$config_directory/transport

et on ajoute la ligne suivante dans master.cf :

slow      unix     -       -       n       -       -    smtp -o syslog_name=postfix-slow

Il faut également créer le fichier /etc/postfix/transport et indiquer des domaines vers lesquels le rythme d’envoi sera plus lent (à cause de restrictions de leur côté) :

orange.fr slow:
wanadoo.fr slow:
voila.fr slow:
laposte.net slow:

On fera ensuite :

# postmap /etc/postfix/transport
# systemctl restart postfix

On peut ensuite vérifier que la configuration est bien prise en compte en regardant dans les logs de Postfix. On doit pouvoir observer des processus « postfix-slow » pour tous les domaines concernés.

alias

Postfix utilise par défaut une base d’alias située dans le fichier /etc/aliases.

Voici un exemple :

root: jdoe
abuse: root
noc: root
security: root

postmaster: msmith
MAILER-DAEMON: postmaster

daemon: /dev/null
bin: /dev/null
sys: /dev/null

hey: foo@example.com
hello: foo@example.com, bar@example.com

Si l’on modifie /etc/aliases il faut ensuite la « regénérer » pour qu’elle soit prise en compte :

# newaliases

Configuration avancée pour serveur de messagerie

Voici un exemple détaillé de fichier main.cf avec des commentaires en français :

Section : Emplacements

## fichier principal de configuration de Postfix
## commentaires de Gregory Colpart reg AT evolix DOT fr
## version 1.0 : 1ere version publique (05.04.2010)

########################
# Section : Emplacements
########################

# Repertoire ou se trouvent les commandes de postfix [OBLIGATOIRE]
#par defaut, = $program_directory
command_directory = /usr/sbin

# Repertoire ou se trouvent les demons de postfix [OBLIGATOIRE]
#par defaut, = $program_directory
daemon_directory = /usr/lib/postfix

# Variable pour indiquer les emplacements des commandes et demons de postfix
#program_directory = /usr/lib/postfix

# Repertoire contenant les fichiers de boites aux lettres
#par defaut, = /var/mail
#mail_spool_directory =

# Repertoire de la file d'attente de postfix
#par defaut, = /var/spool/postfix
#queue_directory = 

# Boites aux lettres
#par defaut, =
home_mailbox = Maildir/

# Transmettre les mails a un MDA
#par defaut, =
#mailbox_command = /usr/bin/procmail

# Separateur entre noms d'utilisateur et extensions d'adresse
# mettre + pour intégration avec amavis
#par defaut, =
recipient_delimiter = +

# Controle si le repertoire existe (souvent pour les systemes de fichiers montes)
#par defaut, = no
#require_home_directory =

# Commande pour transmettre le courrier a un MDA
#par defaut, =
#mailbox_command = /usr/bin/procmail

# Banniere SMTP affichee
#par default, = $myhostname ESMTP $mail_name
smtpd_banner = $myhostname ESMTP mail server

# Groupe des commandes set-gid ayant des acces en ecriture
#par defaut, = postdrop
# setgid_group = postdrop

# Produire des "biff notifications" aux utilisateurs pour
# prevenir de l'arrivee de nouveaux mails
# par default, = yes
#biff = no

Section : domaines

####################
# Section : domaines
####################

# Indique le nom d'hote pleinement qualifie ou se trouve postfix [OBLIGATOIRE]
#par defaut, = [retour de la commande Unix hostname]
myhostname = hosting.example.com

# Variable indiquant le domaine dans lequel se trouve la machine
#par defaut, = [partie domain de la variable $myhostname]
#mydomain =

# Liste des noms de domaine (ou IP) consideres comme local
#par defaut, = $myhostname, localhost.$mydomain, localhost
mydestination = $myhostname

# Indique le domaine apparaissant dans le courrier envoye
#par defaut, = $myhostname
myorigin = example.com

# Liste de domaine fonctionnant UNIQUEMENT avec des alias virtuels
#par defaut, = $virtual_alias_maps
virtual_alias_domains = [ domaines avec alias virtuels ]

# Liste de domaine fonctionnant avec des comptes virtuels
#par defaut, = $virtual_mailbox_maps
virtual_mailbox_domains = [ domaines avec comptes virtuels ]

# Repertoire de base de l'espace de stockage
#par defaut, =
virtual_mailbox_base = /

# Ajoute $mydomain aux adresse ne compoirtant que la partie hote sans le domaine
#par defaut, = yes
#append_dot_mydomain = no

# Ajoute $myorigin aux adresses ne comportant pas de composante de domaine
#par defaut, = yes
#append_at_myorigin = no

# Liste de domaines cachant des sous-domaines internes
#par defaut, =
#masquerade_domains = 

# A l'exception de certains comptes :
#par defaut, =
#masquerade_exceptions = root, admin

# Champs d'application de la reecriture des sous-domaines caches
#par defaut, = envelope_sender, header_sender, header_recipient
#masquerade_classes =

# Sites eligibles pour un vidage rapide (postqueue -s [domain.tld])
#par defaut, = $relay_domains
#fast_flush_domains = 

# Interfaces sur lesquelles ecoutent postfix
#par defaut, = all
#inet_interfaces = all

# Envoyer les mails avec une IP spécifique
smtp_bind_address = 192.168.1.1

# Adresse IP externe du firewall/proxy si derriere NAT ou proxy
# evite principalement les boucles si MX secondaire et MX primaire indisponible
#par defaut, =
#proxy_interfaces = [adresse IP]

# Domaines acceptes pour faire relai (MX 2aire)
#relay_domains = [domaine a relayer] 

Section : base de donnees

###########################
# Section : base de donnees
###########################

# Liste des bases de donnees utilisees par l'agent de distribution locale
# Pour regenerer une base de donnees : postalias /etc/aliases (par ex)
#par defaut, = hash:/etc/aliases, nis:mail.aliases
alias_maps = hash:/etc/aliases hash:/etc/postfix/liste_diff ldap:ldapaliases

# Liste des bases de donnees locales 
# Pour regenerer avec newaliases
#par defaut, = hash:/etc/aliases
alias_database = hash:/etc/aliases hash:/etc/postfix/liste_diff

# Chemin vers la commande newaliases
#par defaut, = /usr/bin/newaliases
#newaliases_path =

# Base de donnes d'alias virtuels
# ne pas oublier : postmap /etc/postfix/virtual
#par defaut, = $virtual_maps
virtual_alias_maps = hash:/etc/postfix/virtual

# Base de donners des boites virtuelles
# ne pas oublier : postmap /etc/postfix/vmailbox
#par defaut, = 
virtual_mailbox_maps = hash:/etc/postfix/vmailbox

# Reecriture des adresses
#par defaut, =
#canonical_maps = hash:/etc/postfix/canonical

# Reecriture des adresses a l'arrivee (ecrase $canonical_maps)
#par defaut, =
#recipient_canonical_maps = hash:/etc/postfix/canonical

# Reecriture des adresses au depart
#par defaut, =
#sender_canonical_maps = hash:/etc/postfix/canonical

# Adresses changees
#relocated_maps = hash:/etc/postfix/relocated

# Boite pour receptionner tous les utilisateurs inconnus
#luser_relay = spam

# Liste de base de donnees contenant les adresses locales permettant de rejeter les messages aux utilisateurs inconnus
# (sera nulle pour recuperer les courriels vers les utilisateurs inconnus)
#par defaut, = proxy:unix:passwd.byname $alias_maps
#local_recipient_maps =

# MAILING-LIST nommee xx
# dans le fichier /etc/aliases :
# xx: user1@domain1 user2@domain2 etc.
# owner-xx: admin@domain
# Utiliser ou non l'alias xx-owner comme adresse d'enveloppe d'expedition
#par defaut, = yes
#owner_request_special = 

# Utiliser l'adresse relle de l'admin au lieu de xx-owner
#par defaut, = no
#expand_owner_alias =

Section : paramètres de la file d’attente

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# Section : parametres de la file d'attente
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# Lorsqu'un message n'a pas ete delivre, Postfix adjoint une marque indiquant le moment ou la prochaine tentaive pourra avoir lieu

# Delai au-dela duquel les messages non delivres seront renvoyes a l'expediteur
#par defaut, = 5d
#maximal_queue_lifetime = 

# Intervalle de temps ou postfix examinera la file 
# Il examine notamment la file deferred pour voir si de NOUVEAUX messages sont arrives
# Il faut aussi que la marque indique qu'ils soient prets
#par defaut, = 1000s
#queue_run_delay = 

# A chaque echec, le delai de la prochaine distribution double, avec les restrictions suivantes :
# Delai minimal
#par defaut, = 1000s
#minimal_backoff_time = 
# Delai maximal
#par defaut, = 4000s
#maximal_backoff_time =

# Si maxproc est vide (master.cf), nombre maximal est :
#par defaut, = 100
#default_process_limit = 

# Nombre maximal de destinataires stockes en memoire par qmgr pour un transport particulier
#par defaut, = 10000
#default_recipient_limit =

# Nombre limitant de messages envoyes simultanement INITIALEMENT pour une destination particuliere
# (forcement majoree par maxproc du master.cf ou $default_process_limit)
#par defaut, = 5
#initial_destination_concurrency =

# Une fois ces messages distribues, si il reste des messages dans la file d'attente pour cette destination
# particuliere, postfix augmente le nombre de tentative tant qu'il ne detecte pas de probleme avec
# la destination, avec la limite suivante :
#par defaut, = 20
#default_destination_concurrency_limit = 

# Cette limite peut etre differente selon le type de transport utilise :
#par defaut, = $default_destination_concurrency_limit
#lmtp_destination_concurrency_limit = 
#par defaut, = 2
#local_destination_concurrency_limit = 
#par defaut, = $default_destination_concurrency_limit
#relay_destination_concurrency_limit = 
#par defaut, = $default_destination_concurrency_limit
#smtp_destination_concurrency_limit = 
#par defaut, = $default_destination_concurrency_limit
#virtual_destination_concurrency_limit = 

# On peut aussi limiter le nombre maximum de destinataire pour un meme message
# Si le nombre de destinataire depasse la limite, postfix divise en groupe d'adresses plus petites et envoie des copies distinctes du message
#par defaut, =  10000
#default_destination_recipient_limit =
#par defaut, = $default_destination_recipient_limit
#lmtp_destination_recipient_limit = 
#par defaut, = 1
#local_destination_recipient_limit = 
#par defaut, = 20000
#qmgr_message_recipient_limit = 
#par defaut, = $default_destination_recipient_limit
#relay_destination_recipient_limit = 
#par defaut, = $default_destination_recipient_limit
#smtp_destination_recipient_limit = 
#par defaut, = 1000
#smtpd_recipient_limit = 
#par defaut, = $default_destination_recipient_limit
#virtual_destination_recipient_limit =

# Nombre maximum de destinataires pour un transport lorsque priorite superieure de transport
#par defaut, = 1000
#default_extra_recipient_limit = 

# Types d'incidents a rapporter
# resource : message non delivre pour probleme de ressource
# software : message non delivre pour probleme de logiciels 
# policy   : envoie le transcription smtp d'un message rejete par restrictions
# protocol : envoie toute transcription smtp erronee
# delay    : envoie les entetes de messages differes
# bounce   : envoie les entetes de tous les message renvoyes
# 2bounce  : envoie les entetes de tous les messages renvoyes non delivres
#par defaut, = resource, software
notify_classes = resource, software, bounce, 2bounce, delay, policy, protocol

# A qui les reporter ?
#Pour delay
#par defaut, = postmaster
delay_notice_recipient = delay
#Pour policy, protocol, resource, software
#par defaut, = postmaster
error_notice_recipient = error
#Pour bounce
#par defaut, = postmaster
bounce_notice_recipient = 1bounce
#Pour 2bounce
#par defaut, = postmaster
2bounce_notice_recipient = 2bounce

Section : restrictions

########################
# Section : restrictions
########################

# Restrictions au depart de la conversation 
#par defaut, = 
smtpd_client_restrictions = permit_mynetworks, permit_sasl_authenticated, reject_unauth_destination, check_client_access hash:/etc/postfix/acces_client
# Restrictions au niveau de la commande HELO/EHLO
#par defaut, = 
smtpd_helo_restrictions = reject_invalid_hostname
# Restrictions au niveau de la commande MAIL FROM
#par defaut, = 
smtpd_sender_restrictions = check_sender_access hash:/etc/postfix/acces_expediteur
# Restrictions au niveau de la commande MAIL FROM
#par defaut, = permit_mynetworks, reject_unauth_destination
smtpd_recipient_restrictions = permit_mynetworks, permit_sasl_authenticated, reject_unauth_destination

# Attendre la commande 'RCPT TO' avant d'evaluer les restrictions ?
# (peut poser pb avec certains clients et permet d'avoir renseignements suppl)
#par defaut, = yes
#smtpd_delay_reject = 

# Definition des plages IP appartenant a mynetworks
#par defaut, toutes les plages d'adresses IPv4 (et IPv6) des interfaces
mynetworks = 127.0.0.0/8,[::1]/128,10.0.0.0/16

# Exiger la commande HELO/EHLO
#par defaut, = no
smtpd_helo_required = yes

# Exiger syntaxe conforme dans les commandes MAIL FROM ou RCPT TO
#par defaut, = no
#strict_rfc821_envelopes =

# Rejeter le courrier provenant d'une adresse inexistante ?
#par defaut, = no
#smtpd_reject_unlisted_sender =

# Rejeter le courrier a destination d'une adresse inexistante ?
#par defaut, = yes
#smtpd_reject_unlisted_recipient =

Utilisation avec un annuaire LDAP

Les bases de données d’utilisateurs et de leurs paramètres peuvent être stockés dans une base de données externe. On peut ainsi utiliser une base de donnée ou un annuaire LDAP. Dans le cas de Postfix, on peut l’utiliser avec MySQL ou OpenLDAP.

Dans le fichier main.cf de Postfix, on utilisera une configuration type :

alias_maps = [autres bases] ldap:blabla
blabla_server_host = [serveur ldap]
blabla_search_base = [dn de base]
blabla_result_attribute = [type de champs à chercher]

Dans l’annuaire LDAP on a notamment des champs ressemblant à :

dn: uid=nnom,[dn de base]
objectClass: inetOrgPerson
objectClass: inetLocalMailRecipient
objectClass: posixAccount
sn: Nom
givenName: Prenom
cn: Nom Prenom
displayName: Nom Prenom
mailLocalAddress: pnom@example.com
uid: nnom
userPassword: ****
uidNumber: 1006
gidNumber: 1006
homeDirectory: /chemin_boite/

Prenons un exemple d’une configuration de comptes virtuels. La configuration de Postfix peut être :

virtual_mailbox_domains = virtual.example.com
virtual_mailbox_base = /
virtual_mailbox_maps = ldap:ldapaliases2
ldapaliases2_server_host = localhost
ldapaliases2_search_base = ou=Virtualmail,ou=Mail,dc=example,dc=com
ldapaliases2_bind = yes
ldapaliases2_bind_dn = cn=Manager,ou=Virtualmail,ou=Mail,dc=example,dc=com
ldapaliases2_bind_pw = ******
ldapaliases2_query_filter = (mailLocalAddress=%s)
ldapaliases2_result_attribute = homeDirectory

Au niveau de l’annuaire LDAP :

dn: uid=mvegas,ou=Onlymail,dc=example,dc=com
objectClass: inetOrgPerson
objectClass: inetLocalMailRecipient
objectClass: posixAccount
sn: Vegas
givenName: Mister
cn: Virtual Mister
displayName: Mister Vegas
mailLocalAddress: mvegas@example.com
uid: mvegas
userPassword: ****
uidNumber: 1006
gidNumber: 1006
homeDirectory: /home/vmail/virtual.example.com/mvegas/

Quelques remarques :

Il faut qu’il y ait les permissions sur le homeDirectory. Dans ce cas, les répertoires seront créés automatiquement lors du premier mail reçu.

Vous pouvez obtenir des messages de ce genre :

warning: dict_ldap_connect: Unable to bind to server ldap://localhost:389 as : 2 (Protocol error)

Il faut alors ajouter au fichier slapd.conf : allow bind_v2

SSL/TLS

http://www.postfix.org/TLS_README.html

Il est désormais fortement conseiller d’activer le chiffrement SSL/TLS entre les serveurs SMTP pour éviter de faire circuler en clair les informations (identifiants, contenu des messages) et s’assurer que l’on s’adresse au bon serveur.

Activation SSL/TLS au niveau serveur SMTP (smtpd)

Activer SSL/TLS au niveau serveur SMTP permet la réception d’emails depuis des clients SMTP capables d’envoyer en SSL/TLS.

Il faut générer une clé privée et un certificat, voir HowtoSSL. On peut ensuite activer via le fichier /etc/postfix/main.cf :

smtpd_tls_security_level = may
smtpd_tls_mandatory_protocols=!SSLv2,!SSLv3
smtpd_tls_protocols=!SSLv2,!SSLv3
smtpd_tls_session_cache_database = btree:${data_directory}/smtpd_scache
smtpd_tls_loglevel = 1
smtpd_tls_key_file = /etc/ssl/private/smtp.example.com.key
smtpd_tls_cert_file = /etc/ssl/certs/smtp.example.com.crt
smtpd_tls_CAfile = /etc/ssl/certs/GandiStandardSSLCA2.pem

Note 1 : la désactivation des protocoles SSLv2 et SSLv3 est désormais par défaut, mais on préfère garder cette option

Note 2 : Pour Debian 7 et 8, on conseille d’ajouter également :

smtpd_tls_mandatory_exclude_ciphers = ECDHE-RSA-RC4-SHA, RC4, aNULL
smtpd_tls_exclude_ciphers = ECDHE-RSA-RC4-SHA, RC4, aNULL
smtpd_tls_mandatory_ciphers = medium

Pour l’envoi d’emails depuis des clients SMTP authentifiés (smtpd_sasl_auth_enable=yes), on active en général le port TCP/587 (appelé SMTP Submission) qui n’accepte que des connexions chiffrées (smtpd_tls_security_level=encrypt) et le port TCP/465 (appelé SMTPS) qui n’accepte que des connexions SMTP over TLS (smtpd_tls_wrappermode=yes). Ces activations se font en décommentant les lignes appropriées dans /etc/postfix/master.cf :

submission inet n       -       -       -       -       smtpd
  -o smtpd_tls_security_level=encrypt
  -o smtpd_sasl_auth_enable=yes
  -o smtpd_client_restrictions=permit_sasl_authenticated,reject
  -o milter_macro_daemon_name=ORIGINATING
smtps     inet  n       -       -       -       -       smtpd
  -o smtpd_tls_wrappermode=yes
  -o smtpd_sasl_auth_enable=yes
  -o smtpd_client_restrictions=permit_sasl_authenticated,reject
  -o milter_macro_daemon_name=ORIGINATING

Dans le cas d’utilisation de Let’s Encrypt voici un exemple de configuration à utiliser :

smtpd_tls_key_file = /etc/letsencrypt/live/smtp.example.com/privkey.pem
smtpd_tls_cert_file = /etc/letsencrypt/live/smtp.example.com/fullchain.pem

On peut ensuite vérifier l’activation de SSL/TLS au niveau serveur en obtenant le message STARTTLS dans une session SMTP :

$ telnet bugs.debian.org 25
Trying 209.87.16.39...
Connected to bugs.debian.org.
Escape character is '^]'.
220 buxtehude.debian.org
EHLO example.com
250-buxtehude.debian.org Hello example.com [80.12.63.254]
250-SIZE 104857600
250-8BITMIME
250-STARTTLS
250 HELP
QUIT
221 buxtehude.debian.org closing connection
Connection closed by foreign host.

On peut également utiliser une connexion chiffrée avec un serveur SMTP via la commande :

$ openssl s_client -CApath /etc/ssl/certs -connect smtp.example.com:25 -crlf -starttls smtp

Activation SSL/TLS au niveau client SMTP (smtp)

Activer SSL/TLS au niveau client SMTP permet d’envoyer des emails vers des serveurs SMTP capables de recevoir en SSL/TLS.

On conseille d’activer cela par défaut via le fichier /etc/postfix/main.cf :

smtp_tls_security_level = may
smtp_tls_mandatory_protocols=!SSLv2,!SSLv3
smtp_tls_protocols=!SSLv2,!SSLv3
smtp_tls_session_cache_database = btree:${data_directory}/smtp_scache
smtp_tls_loglevel = 1

Note : la désactivation des protocoles SSLv2 et SSLv3 est désormais par défaut, mais on préfère garder cette option

À noter que l’on peut activer le support de l’envoi multiple via TLS via l’option :

smtp_tls_connection_reuse = yes

Il est probable que cette option doive être généralisée, mais nous ne le faisons pas encore.

Debug

On peut activer smtp_tls_loglevel = 2 ou smtpd_tls_loglevel = 2 pour avoir des logs verbeux sur le SSL handshake

Authentification SMTP

Cette solution est décrite dans la RFC 2554 : SMTP Service Extension for Authentication. Il faut néanmoins prendre garde, car cette possibilité fait baisser le niveau de sécurité de votre service. En effet, tout repose désormais sur les paramètres d’authentification et, outre des moyens sociaux, il faut veiller à ce que ces paramètres ne soient pas interceptés, c’est-à-dire ne circulent pas en clair sur des canaux non sécurisés. Il sera donc prudent de rajouter une couche de chiffrement, ou alors d’exclure certains types d’authentification comme les types PLAIN ou LOGIN.

Un mécanisme d’authentification souvent utilisé est SASL (Simple Authentication and Security Layer), librairie développée par le projet Cyrus. La lecture du document Cyrus SASL for System Administrators donnera des élements pour installer et configurer conrrectement une authentification basée sur la librairie Cyrus. L’installation se fera à partir des sources ou de paquets (sasl2-bin libsasl2 libsasl2-modules). Certains modules sont optionnels et permettent d’utiliser diverses méthodes d’authentification (libsasl2-modules-gssapi-heimdal libsasl2-modules-kerberos-heimdal). Sous Debian Sarge, on installera le paqut postfix-tls qui contient notamment les extensions SASL pour Postfix.

Plusieurs bases d’authentification sont possibles selon les configurations :

  • shadow : authentification basée sur le fichier /etc/shadow

  • pam utilise directement les librairies PAM (on peut donc par exemple utiliser LDAP ou RADIUS)

  • pwcheck : authentification basée sur le deamon pwcheck utilisant aussi le fichier /etc/shadow (précision pour Debian Sarge : saslauthd est dans le paquet cyrus-common)

  • saslauthd : authentification basée sur le deamon saslauthd qui est plus flexible que pwcheck et peut utiliser PAM (mais aussi shadow, ldap, kerberos, etc,.) (précision pour Debian Sarge : saslauthd est dans le paquet sasl2-bin)

    La configuration s’effectue dans dans /etc/default/saslauthd :

  START=yes
  MECHANISMS="pam"
  OPTIONS="-c -m /var/spool/postfix/var/run/saslauthd"

Et ajouter l’utilisateur postfix au groupe sasl.

On vérifie la validité des utilisateurs par :

  $ testsaslauthd -u username -p password

Note : attention, sous Debian Sarge, testsaslauth ne tient apparemment pas compte du mécanisme passé en paramètre de saslauthd, c’est OK depuis Etch

saslauthd utilise le fichier pam.d/smtp (ou pam.d/other) dans ce cas (quelques modifications sont nécessaires si Postfix est chrooté, voir section CHROOT) * auxprop (ou sasldb pour SASL version 1) : utilisation de /etc/sasldb(2)

C’est l’authentification utilisée par défaut par Postfix (si aucun paramètre pwcheck_method n’est précisé dans le smtpd.conf)

Commandes : sasldblistusers(2), saslpasswd(2)

Note : possibilité d’utiliser une base de données avec l’option auxprop_plugin: sql (quelques modifications sont nécessaires si Postfix est chrooté, voir section CHROOT)

Si vous utilisez une authentification non disponible, vous obtiendrez probablement :

warning: SASL authentication problem: unknown password verifier

Plusieurs possibilités de type d’authentification : NTLM, LOGIN, PLAIN, DIGEST-MD5, CRAM-MD5, KERBEROS4, GSSAPI, etc.

Nous devons maintenant configurer postfix afin qu’il utilise SASL. Voir Postfix SMTP Authentification.

Nous ajoutons les paramètres suivants :

smtpd_sasl_auth_enable = yes
smtpd_recipient_restrictions = permit_sasl_authenticated, reject

Un fichier smtpd.conf contiendra la méthode d’authentification et les types disponibles :

pwcheck_method: [choix_methode]
mech_list: [choix_type]

Note concernant Debian Sarge : le paquet authsasld ne permet que les types PLAIN et LOGIN. Si l’on autorise un autre type, il cherchera le fichier /etc/sasldb2 (a priori, le paquet n’a pas été compilé avec les options –enable-cram –enable-digest).

Exemple, authentification en PLAIN :

EHLO [hostname]
AUTH PLAIN [mon_auth]

On obtient [mon_auth] ainsi :

$ printf 'username\0username\0password' | openssl base64

Deuxième exemple, authentification en LOGIN :

EHLO [hostname]
AUTH LOGIN
[mon_login]
[mon_password]

On obtient [mon_login] et [mon_password] ainsi :

$ printf 'username' | openssl base64
$ printf 'password' | openssl base64

Pour en savoir plus, lisez Authentification SASL avec Postfix

On peut aussi restreindre au niveau de Postfix les types d’authentification possibles :

smtpd_sasl_security_options = noanonymous, noplaintext

Authentification client SMTP

Postfix, lorsqu’il communique avec d’autres serveurs en tant que client, peut avoir besoin de s’authentifier. On peut donc lui passer des paramètres d’authentifications pour certains serveurs :

smtp_sasl_auth_enable = yes
smtp_sasl_password_maps = hash:/etc/postfix/sasl_passwd

Le fichier sasl_passwd contiendra :

foo.com             username:password
bar.com             username

On peut choisir des options pour le mode compte, par exemple les types d’authentification autorisés :

smtp_sasl_security_options = noplaintext

Gestion du chroot de Postfix

Enfermer Postfix dans un chroot permet de restreindre les accès à d’autres applications en cas de faille de sécurité. Cette protection s’indique au fichier master.cf. Par défaut, cette protection est activée sous Debian. Le répertoire de chroot se situe dans /var/spool/postfix

L’utilisation de chroot impose quelques modifications, notamment si l’on utilise l’authentification SMTP :

  • saslauthd

    Pour SASL avec la méthode saslauthd, il faut préciser la directive suivante dans le fichier /etc/default/saslauthd :

  OPTIONS="-c -m /var/spool/postfix/var/run/saslauthd"

Note : avant Etch, il était nécessaire de réaliser un hack de ce type :

  # mkdir /var/spool/postfix/var ; mkdir /var/spool/postfix/var/run
  # mv /var/run/saslauthd/ /var/spool/postfix/var/run/
  # chown -R postfix /var/spool/postfix/var/run/saslauthd
  # ln -s /var/spool/postfix/var/run/saslauthd /var/run/saslauthd

Ne pas oublier de mettre des droits de lecture sur les répertoires /var/spool/postfix/var/ et /var/spool/postfix/var/run/ afin d’autoriser l’utilisateur postfix. L’utilisateur postfix sera ajouté au groupe sasl si nécessaire (si le répertoire saslauthd appartient à root:sasl). Sans ces changements, on obtiendra un message :

  warning: SASL authentication failure: cannot connect to saslauthd server: Permission denied
  • auxprop

    Pour SASL avec la méthode auxprop (ou sasldb) :

  # mv /etc/sasldb2 /var/spool/postfix/etc/sasldb2
  # ln -s /var/spool/postfix/etc/sasldb2 /etc/sasldb2
  • resolv.conf

    Le fichier /etc/resolv.conf est copié dans /var/spool/postfix/etc/resolv.conf. Il faut le tenir synchronisé en cas de modification (notamment en cas d’installation sur un réseau différent du réseau final).

Antispam

Voir /HowtoMail/Antispam.

Administration

Logs

Postfix envoie une trace de ses actions à Syslog avec la facility LOG_MAIL. On retrouve donc les fichiers de journalisation définis dans le fichier /etc/rsyslog.conf :

mail.* -/var/log/mail.log
mail.info -/var/log/mail.info
mail.warn -/var/log/mail.warn
mail.err /var/log/mail.err

Note : ce sont les adresses email d’enveloppe affichées dans les logs Postfix

L’indication delays=a/b/c/d dans les logs est utile pour avoir des informations sur le temps d’envoi d’un mail :

a=time before queue manager, including message transmission;
b=time in queue manager;
c=connection setup time including DNS, HELO and TLS;
d=message transmission time.

File d’attente

Postfix utilise différentes files d’attente (ou queues). Les files d’attente principales sont incoming, active et deferred :

incoming : première étape pour tous les nouveaux messages (après un passage par cleanup)
active   : messages en cours de livraison (provenant principalement d'incoming ou deferred)
deferred : messages non délivrés lors du premier essai

Il existe aussi d’autres files d’attente, qui servent beaucoup moins fréquemment : corrupt (messages invalides) et hold (messages mis de côté).

Ces files d’attente sont des répertoires situés dans /var/spool/postfixdans lesquels chaque message est stocké dans un fichier (sur une seule ligne), avec une arborescence de 16 répertoires (0,1,2,3,4,5,6,7,8,9,A,B,C,D,E,F) pour optimiser lorsqu’un grand nombre de messages est dans une file d’attente. On peut gérer ces files d’attente grâce à des commandes d’administration.

Lecture et analyse de la file d’attente

mailq (ou sendmail -bp) liste toutes les files d’attente. Cela nous donne pour chaque message :

  • Queue ID
  • Taille du message
  • Date d’arrivée dans la file d’attente
  • Expéditeur
  • Éventuelle raison de non-livraison (entre parenthèses)
  • Destinataires(s)

Voici dans quel ordre sont listés les messages :

  • Messages de la queue active (une étoile figure à côté du Queue ID)
  • Messages de la queue deferred
  • Messages de la queue hold (un point d’exclamation figure à côté du queue ID)

Afficher le contenu d’un message :

# postcat -vq <queue_id>

Lister les messages dans la file d’attente par domaine :

# qshape deferred
                                       T  5 10 20 40 80 160 320 640 1280 1280+
                                  TOTAL 78  0  0  0  0  1   0   0   0    0    77
                               gmail.fr 11  0  0  0  0  0   0   0   0    0    11
                              homail.fr  3  0  0  0  0  0   0   0   0    0     3
                                yaoo.fr  2  0  0  0  0  0   0   0   0    0     2
                               yahou.fr  2  0  0  0  0  0   0   0   0    0     2
                               oange.fr  2  0  0  0  0  0   0   0   0    0     2
                              hotmai.fr  2  0  0  0  0  0   0   0   0    0     2
                              wanado.fr  2  0  0  0  0  0   0   0   0    0     2
                              orangr.fr  1  0  0  0  0  0   0   0   0    0     1
                              prange.fr  1  0  0  0  0  0   0   0   0    0     1
                              ornage.fr  1  0  0  0  0  0   0   0   0    0     1
# qshape -s deferred
                                         T  5 10 20 40 80 160 320 640 1280 1280+
                                 TOTAL 339  0  0  0  0  0  18  12   5   24   280
                           example.org 270  0  0  0  0  0  12   2   2   16   238
                           example.com  41  0  0  0  0  0   3   8   3    5    22
                         MAILER-DAEMON  28  0  0  0  0  0   3   2   0    3    20

# qshape active
                                       T  5 10 20 40  80  160 320 640 1280 1280+
                              TOTAL 3925  8 25  3 41 480 1264 827 105 1172     0
                         wanadoo.fr 2228  4 19  2 29 244  717 432  61  720     0
                          orange.fr 1697  4  6  1 12 236  547 395  44  452     0

Afficher seulement les mails IDs (utile pour les scripts) :

# mailq | sed -E -n 's/^([[:alnum:]]+)[[:blank:]].*/\1/gp'

Exemple d’usage :

keyword="blabla"
ids=$(mailq | sed -E -n 's/^([[:alnum:]]+)[[:blank:]].*/\1/gp')
for id in $ids; do
  mail_content=$()
  if postcat -q $id | grep -q $keyword; then
    echo "$id contains $keyword"
    # Faire quelque chose (voir la section suivante "Opérations sur la file d'attente")
  fi
done

Exclure les mails en cours d’envoi de l’affichage de la file d’attente :

# mailq | sed -E '/v[[:alnum:]]+\*[[:blank:]]/,+2d'

Compter le nombre d’emails par adresse expéditrice dans la mailq :

# mailq | awk '$1 ~ /^[0-9A-F]+$/ { a[$NF]++ } END { for (i in a) printf "%d %s\n", a[i], i }' | sort -n

Obtenir la liste les expéditeurs triés par ordre croissant du nombre d’emails en attente d’envoi :

# mailq | awk '/^[0-9A-F]+[*!]? /{a[$NF]++}END{for(i in a)print a[i],i | "sort -n"}'

Note : le BEGIN { RS = "" } est nécessaire car la sortie de mailq peut être sur plusieurs lignes, et le tr -d '*!' permet de ne pas prendre les messages en « hold ».

Opérations sur la file d’attente

Suppressions :

## Supprimer un message (ou tous) des files d'attente :
# postsuper -d <queue_id>

## Supprimer tous les messages de la queue deferred
# postsuper -d ALL deferred

## Supprimer tous les messages des files d'attente :
# postsuper -d ALL
# mailq -q

/!\ Attention, postsuper -d ALL et mailq -q réactivent immédiatement l’ensemble des messages en file d’attente, il faut donc les utiliser avec modération, surtout sur les serveurs avec des files d’attentes chargées.

Divers :

## Libérer un message (ou tous) en « hold »
# postsuper -H <queue_id>
# postsuper -H ALL

# Refaire passer un message (ou tous) par les process de livraison
# postsuper -r <queue_id>
# postsuper -r ALL

## Purger des fichiers temporaires (en cas de crash par exemple)
# postsuper -p

## Réparer/vérifier l'arborescence des files d'attente
# postsuper -s

La commande postsuper -r est pratique dans les cas où l’on a modifié des alias ou des ré-écritures, elle va déposer les messages concerné dans la queue maildrop et lui attribuer un nouveau . Attention, cela ne va pas provoquer un envoi immédiat car le traitement des files d’attente est différé. Si l’on veut un ré-envoi immédiat d’un message :

Hold :

## Placer en « hold » un message (ou tous)
# postsuper -h <queue_id>
# postsuper -h ALL

## Placer en « hold » tous les messages de la queue deferred
# postsuper -h ALL deferred

Traitement par lot via un pré-filtrage avec Awk :

On pourra utiliser ces commandes sur des ensembles de messages via des scripts du type :

# mailq | tail -n +2 | awk 'BEGIN { RS = "" } /user@example\.com/ { print $1 }' | tr -d '*!' | postsuper -h -
# mailq | tail -n +2 | awk 'BEGIN { RS = "" } /example\.com/ { print $1 }' | tr -d '*!' | postsuper -d -

# mailq | awk '/^[0-9A-Z]+/&&/sender@example\.com$/{print $1}' | tr -d '*!' | postsuper -h -
# mailq | awk '/^[0-9A-Z]+/&&/example\.com$/{print $1}' | tr -d '*!' | postsuper -d -

# mailq > mailq.log ; for var in $(grep <from@example.com> mailq.log | cut -b '1-12'); do postsuper -d $var; done

## Supprimer les emails envoyés par someone@some.where
# mailq | awk '/^[0-9A-F]+[!*]? /&&/someone@some\.where$/{gsub("[!*]", "", $1); print $1 | "postsuper -d -"}'

## Supprimer les courriels envoyé vers @example.com
# mailq | tail -n +2 | awk 'BEGIN { RS = "" } /@example\.com$/ { r = $1; gsub(/[!*]/, "", r); print r }' | postsuper -d -

Supprimer les mails correspondant à ce type de ligne :

6B28125849     3039 Fri Sep 25 07:27:53  MAILER-DAEMON
(host mx2.foo.com[1.2.3.4] said: 452 Too many incoming emails for this account (in reply to RCPT TO command))
                                         mail.example.com

# mailq | awk '/^[0-9A-F]+/&&/MAILER-DAEMON$/{id=$1} /mail@example.com$/{print id}' | postsuper -d -

Notifications

Postfix envoie des notifications à ajuster avec l’option notify_classes.

On peut ainsi ajuster cette option ainsi :

notify_classes = resource, software, bounce, 2bounce, delay
delay_notice_recipient = delay
error_notice_recipient = error
bounce_notice_recipient = 1bounce
2bounce_notice_recipient = 2bounce

Puis ajuster les alias via /etc/alias :

error: localadmin
1bounce: postmaster
2bounce: postmaster
delay: alert0@example.com

/!\ Attention, pour un serveur recevant pas mal de messages, cela peut générer pas mal de notifications. Si nécessaire, ajuster ainsi pour avoir un minimum d’alertes :

notify_classes = resource, software
error_notice_recipient = error

Plomberie

Postfix est découpé en plusieurs processus (qmgr, pickup, smtp, smtpd, bounce, cleanup, error, etc.) contrôlé par un processus nommé master. Chaque processus est défini dans le fichier de configuration master.cf.

Sur un serveur inactif, vous verrez au minimum les processus suivants :

  |-master,432636 -l -t unix -u
  |   |-qmgr,5036 -l -t unix -u-u -c
  |   `-pickup,9162 -l -t unix -u -c

Sur un serveur actif, vous verrez de nombreux processus, par exemple :

  |-master,2576
  |   |-scache,13334 -l -t unix -u
  |   |-qmgr,22888 -l -t fifo -u
  |   |-anvil,22891 -l -t unix -u
  |   |-smtp,25261 -t unix -u
  |   |-smtp,26204 -t unix -u
  |   |-trivial-rewrite,26596 -n rewrite -t unix -u
  |   |-smtp,26629 -t unix -u
  |   |-pickup,27010 -l -t fifo -u
  |   |-smtp,27102 -t unix -u
  |   |-smtp,27976 -t unix -u
  |   |-proxymap,28383 -t unix -u
  |   |-smtp,29967 -t unix -u
  |   |-smtp,29968 -t unix -u
  |   |-smtp,29969 -t unix -u
  |   |-bounce,29970 -z -t unix -u
  |   |-bounce,30351 -z -n defer -t unix -u
  |   |-bounce,30352 -z -n defer -t unix -u
  |   |-bounce,30354 -z -n defer -t unix -u
  |   |-bounce,30355 -z -n defer -t unix -u
  |   |-cleanup,30364 -z -t unix -u
  |   |-cleanup,30365 -z -t unix -u
  |   |-smtpd,30366 -n smtp -t inet -u -o stress= -s 2
  |   |-error,30367 -n retry -t unix -u
  |   |-error,30368 -n retry -t unix -u
  |   |-error,30369 -n retry -t unix -u
  |   `-smtpd,30374 -n smtp -t inet -u -o stress= -s 2

Voici un schéma qui illustre la communication entre les processus/files d’attente/tables :

Architecture de Postfix

  • Le processus bounce gère les messages de non-livraison qui sont stockés dans les répertoires /var/spool/postfix/bounce/*, /var/spool/postfix/defer/* ou encore /var/spool/postfix/trace/* selon les types de message.

Changer les templates de bounce

Par exemple pour mettre un message personnalisé (et en Français) des DSN du type « successful delivery ».

Installer le paquet postfix-doc, copier le fichier bounce.cf.default dans /etc/postfix/bounce.cf, éditer le fichier comme voulu et ajouter la directive bounce_template_file = /etc/postfix/bounce.cf à postfix.

# apt install postfix-doc
# install -m 644 /usr/share/doc/postfix-doc/examples/bounce.cf.default /etc/postfix/bounce.cf
# vim /etc/postfix/bounce.cf
# echo "bounce_template_file = /etc/postfix/bounce.cf" >> /etc/postfix/main.cf
# systemctl reload postfix

Monitoring

La surveillance régulière des fichiers de journalisation ainsi que des files d’attente s’avère nécessaire, éventuellement à l’aide d’outils permettant de générer des statistiques, des courbes, etc. On peut ainsi citer l’outil mailgraph qui trace des courbes rrdtool à partir du fichier de journalisation, ou encore Munin qui trace des courbes selon l’état des files d’attente.

mailgraph

# apt install mailgraph

mailgraph fait tourner un démon Perl qui analyse /var/log/mail.log, on peut ensuite visualiser des courbes RRDtool via un script CGI /usr/lib/cgi-bin/mailgraph.cgi.

Pour diverses raisons, si l’on ne veut pas avoir de module CGI on pourra utiliser un script Shell à placer en crontab :

#!/bin/sh
MAILGRAPH_PATH=/usr/lib/cgi-bin/mailgraph.cgi # Debian
MAILGRAPH_DIR=/var/www/mailgraph
umask 022
mkdir -p $MAILGRAPH_DIR
$MAILGRAPH_PATH | sed '1,2d ; s/mailgraph.cgi?//' > $MAILGRAPH_DIR/index.html
for i in 0-n 0-e 1-n 1-e 2-n 2-e 3-n 3-e; do
        QUERY_STRING=$i $MAILGRAPH_PATH | sed '1,3d' > $MAILGRAPH_DIR/$i
done

Munin

Par défaut, on trouve des plugins intéressants, notamment postfix_mailqueue pour l’évolution des files d’attente. Pour activer les plugins Postfix pour Munin :

# cd /etc/munin/plugins
# ln -s /usr/share/munin/plugins/postfix_mailqueue
# ln -s /usr/share/munin/plugins/postfix_mailstats
# ln -s /usr/share/munin/plugins/postfix_mailvolume

Nagios

Voici des checks standards pour vérifier que Postfix répond en SMTP et surveiller sa file d’attente :

$ /usr/lib/nagios/plugins/check_smtp -H localhost
$ /usr/lib/nagios/plugins/check_mailq -M postfix -w 42 -c 1337

log2mail

Pour être alerté en cas d’erreurs graves, voici une config pour log2mail :

file = /var/log/mail.log
  pattern = "fatal:"
  mailto = alert@example.com

  pattern = "panic:"
  mailto = alert@example.com

  pattern = "No such file or directory"
  mailto = alert@example.com

  pattern = "table lookup problem"
  mailto = alert@example.com

  pattern = "warning: connect to Milter service"
  mailto = alert@example.com

  pattern = "451 4.7.1 Service unavailable - try again later"
  mailto = alert@example.com

pflogsumm

C’est un petit outil pour afficher des stats sur les logs mails. Plutôt pratique, il évite de « grepper » à la main mail.log.

pflogsumm /var/log/mail.log [/var/log/mail.log.1 [...]] >> stats_mail.out

Délivrabilité

La délivrabilité est un concept visant à s’assurer qu’un email envoyé va bien atteindre son destinataire.

Voici un check-up pour s’assurer d’avoir une bonne délivrabilité :

SPF

SPF est une norme pour vérifier l’adresse IP expéditrice d’un email. La vérification se fait en utilisant le nom de domaine de l’expéditeur d’enveloppe (MAIL FROM:) et en récupérant un enregistrement DNS qui va lister les adresses IP autorisées. La vérification peut aussi se faire par rapport au FQDN annoncé dans le HELO (cf (RFC 7208, 2.3)

Voici un exemple d’enregistrement DNS pour du SPF :

@ IN TXT "v=spf1 mx ip4:192.0.2.142 ip4:192.0.2.0/24 ip6:2001:db8::/32 -all"

Voici un exemple d’enregistrement DNS n’autorisant aucun envoi (à mettre pour vos domaines voire sous-domaines qui n’envoient jamais d’emails) :

@ IN TXT "v=spf1 -all"

On peut utiliser des include: vers un autre enregistrement TXT.

Chez Evolix, on utilise ainsi include:spf.protection.evolix.net. Si vous utilisez Mailchimp vous devez ajouter include:spf.mandrillapp.com par exemple.

Il faut savoir que l’on peut contourner la longueur maximale de 255 caractères pour un enregistrement TXT en concatener plusieurs chaînes. On notera qu’au moins une des deux chaînes doit contenir une espace. Voici un exemple :

@ IN TXT "v=spf1 mx ip4:192.0.2.142 ip4:192.0.2.0/24" " ip6:2001:db8::/32 ~all"

En pratique il est conseillé d’éviter une longueur totale du champ TXT (FQDN compris) de plus de 450 octets (à vérifier via MSG SIZE rcvd: avec dig).

Il est également conseillé de ne pas mettre plus de 101 adresses ou préfixes IP (Gmail refuserait au-delà et de ne pas avoir besoin de plus de 10 résolutions DNS pour savoir si l’IP expéditrice est incluse dans l’enregistrement SPF.

Attention, la RFC 7208 spécifie que le mot clé PTR ne devrait pas être utilisé même si en pratique ça semble toujours utilisé (OVH l’utilise par exemple).

Enfin, on se demande souvent si l’on doit mettre “~all” ou “-all” : on a tendance à privilégier de plus en plus -all car cela donnera davantage de rejets explicites (au niveau SMTP par exemple, au lieu d’aller en Spam ou Quarantaine).

Vérification SPF

Pour vérifier les enregistrements SPF des emails puis rejeter les emails invalides et marquer le résultat de la vérification via un entête Received-SPF nous utilisons policyd-spf :

# apt install postfix-policyd-spf-python
# cp /usr/share/doc/postfix-policyd-spf-python/policyd-spf.conf.commented /etc/postfix-policyd-spf-python/policyd-spf.conf

On ajoutera dans /etc/postfix/master.cf :

policyd-spf  unix  -       n       n       -       0       spawn
            user=policyd-spf argv=/usr/bin/policyd-spf

et /etc/postfix/main.cf :

smtpd_recipient_restrictions =
            ...
            reject_unauth_destination
            check_policy_service unix:private/policyd-spf
            ...
policyd-spf_time_limit = 3600

Voici les paramètres intéressants pour /etc/postfix-policyd-spf-python/policyd-spf.conf :

TestOnly = 0                    # Mode simulation, aucun rejet, seulement la description de l'action dans les logs (note: TestOnly=0 est contre-intuitif)
defaultSeedOnly = 0             # ancien nom pour "TestOnly", fonctionne toujours mais met une erreur dans les logs

Mail_From_reject = Fail         # Rejete les mails si le check SPF échoue
Mail_From_reject = Softfail     # Rejete les mails si le check SPF échoue même en « soft » (utilisation de ~all par exemple)
Mail_From_reject = SPF_Not_Pass # Encore plus bourrin, rejete les emails si le SPF échoue (même en soft) ou erreur temporaire

HELO_reject = Fail              # Rejete les mails si le check SPF sur le HELO échoue
HELO_reject = Softfail          # Rejete les mails si le check SPF sur le HELO échoue même en « soft » (utilisation de ~all par exemple)
HELO_reject = SPF_Not_Pass      # Encore plus bourrin, rejete les emails si le SPF échoue (même en soft) ou erreur temporaire

Reject_Not_Pass_Domains = aol.com,hotmail.com # Transforme un ~all en -all pour des domaines en particulier

debugLevel = 1 

PermError_reject = False
TempError_Defer = False

skip_addresses = 127.0.0.0/8,::ffff:127.0.0.0/104,::1

Reason_Message = Message {rejectdefer} due to sender SPF Policy.

Voir policy-spf.conf(5).

Cela ajoutera l’entête suivant aux emails :

Received-SPF: Pass (mailfrom) identity=mailfrom; client-ip=192.0.2.1; helo=mail.example.com; envelope-from=jdoe@example.com; receiver=<UNKNOWN>

ou en cas d’échec :

Received-SPF: Softfail (mailfrom) identity=mailfrom; client-ip=192.0.2.1; helo=mail.example.com; envelope-from=jdoe@example.com; receiver=<UNKNOWN>

Note : receiver=<UNKNOWN> est une anonymisation pour des raisons de confidentialité, cf l’option par défaut Hide_Receiver = Yes

Cet entête pourra notamment être utilisé par des filtres, SpamAssassin, etc.

Note : attention, pour les emails locaux, cela n’ajoutera pas l’entête Received-SPF ce qui peut poser des soucis avec les outils s’appuyant dessus, notamment SpamAssassin ou OpenDMARC.

Utilitaire spfquery

Pour vérifier manuellement un enregistremnt SPF vous pouvez utiliser spfquery fourni par le paquet du même nom. La commande necessite 3 arguments et s’utilise comme suit :

$ spfquery -ip=31.170.8.17 -sender=example@evolix.fr -helo=evolix.fr
pass

spfquery: domain of evolix.fr designates 31.170.8.17 as permitted sender
Received-SPF: pass (spfquery: domain of evolix.fr designates 31.170.8.17 as permitted sender) client-ip=31.170.8.17; envelope-from=example@evolix.fr; helo=evolix.fr;

Utilisaire spf

L’utilitaire spf permet aussi d’avoir une vision synthétique sur la configuration SPF d’un domaine. Écrit en Perl il est facile à installer et fonctionne presque partout.

$ spf netmeister.org
netmeister.org:
  policy:
    a -all

  valid

  pass:
    a (1 name):
      netmeister.org

    a (2 IPs):
      166.84.7.99
      2001:470:30:84:e276:63ff:fe72:3900

  All others: fail

SPF record for domain 'netmeister.org': valid

Total counts:
  Total number of DNS lookups     : 1

  pass:
    Total # of a directives       : 1
    Total # of ip4 addresses      : 1
    Total # of ip6 addresses      : 1

All others: fail

postwhite (test)

Pour économiser des requêtes DNS pour vérifier SPF, on peut utiliser “postwhite” qui va générer une liste des adresses IPv4/IPv6 des plus gros fournisseurs d’email pour les mettre en liste blanche pour Postscreen.

https://github.com/stevejenkins/postwhite/

DKIM

DKIM est une norme pour ajouter une signature cryptographique dans les entêtes d’un email envoyé. La signature se fait à partir à de l’expéditeur d’entête (From: d’un email), des entêtes au choix (sujet, date, etc.) et le corps du message. Cela utilise aussi une clé publique stockée dans un enregistrement DNS TXT.

Voir https://wiki.evolix.org/HowtoOpenDKIM

DMARC

DMARC est une spécification qui vient en complément de DKIM et SPF. Cela permet de spécifier aux serveurs de messagerie comment traiter les emails reçus non conformes aux vérifications SPF et/ou DKIM. Cela permet également de récupérer des informations voire des emails complets si ils ne sont pas conformes. Encore une fois, cela se fait avec un enregistrement DNS TXT.

Attention, l’enregistrement DMARC recherché est celui du domaine de l’expéditeur d’entête (From:), appelé aussi “RFC5322.From”.

Pour que la vérification DMARC passe, il suffit que l’un des cas soit rempli :

  • DKIM passe (et le “RFC5322.From” aligné, mais c’est le principe de base sauf cas tordu)
  • SPF passe ET le “RFC5321.MailFrom” est aligné avec le “RFC5322.From”.

DMARC n’exige pas que DKIM et SPF soit valide. Ainsi DMARC peut ainsi très bien être “PASS” avec un SPF invalide ou avec une signature DKIM invalide !

Plus d’infos dans la RFC7489 : Domain-based Message Authentication, Reporting, and Conformance (DMARC)

Voici un exemple d’enregistrement DNS basique :

_dmarc IN TXT "v=DMARC1; p=reject; sp=reject; aspf=s; adkim=s"

On pourra spécifier :

  • p=none si l’on ne veut pas que les emails non conformes soient rejetés
  • p=reject si l’on veut que les emails non conformes soient rejetés (rarement utilisé)
  • p=quarantine si l’on veut que les emails non conformes soient mis de côté (dans une sous-boîte Spam en général)

De façon similaire, on peut spécifier la politique par défaut pour les sous-domaines avec sp=. En effet, si un enregistrement _dmarc n’est pas trouvé pour un sous-domaine, il interrogera le « top-level domain » (ou encore appelé « organizational domain »).

Attention, si vous spécifiez rua=mailto:dmarc@example.com vous recevrez pas mal de rapports Report domain de Google, Outlook, etc. vous notifiant des emails non conformes. Les rapports incluent un fichier XML, on peut le lire via des outils comme mxtoolbox ou easydmarc.

On pourra aussi spécifier que l’on veut un alignement entre l’expéditeur d’enveloppe (MAIL FROM: utilisé par SPF) et l’expéditeur d’entête (From:) :

  • aspf=r : relaxed, on exige un alignement mais cela peut-être des sous-domaines
  • aspf=s : strict, on exige que cela soit exactement le même FQDN

De façon similaire, on peut aussi spécifier que la signature DKIM corresponde bien à l’expéditeur d’entête (From:) :

  • adkim=r : relaxed, on exige que cela correspond à un domaine ou sous-domaine
  • adkim=s : strict, on exige que cela soit exactement le même FQDN

Voici un exemple d’un enregistrement DNS plus avancé :

_dmarc IN TXT "v=DMARC1;p=reject;sp=none;rua=mailto:dmarc+aggr@example.com;ruf=mailto:dmarc+forensic@example.com;fo=1;adkim=s;aspf=s;pct=100"

Un outil génial pour tester DMARC est https://www.learndmarc.com/ : il faut envoyer un email et l’on a toutes les explications sur SPF / DKIM / DMARC et notamment l’alignement.

Vérification DMARC

Pour vérifier la politique des emails nous utilisons OpenDMARC.

OpenDMARC s’appuie sur DKIM qui ajoute l’entête Authentication-Results, il faut donc au préalable avoir installé et configuré OpenDKIM. OpenDKIM s’appuye également sur l’entête Received-SPF mais il peut également faire la vérification SPF lui-même.

On installe :

# apt install opendmarc dbconfig-no-thanks
# systemctl enable opendmarc
# systemctl start opendmarc

Note : attention, la version d’OpenDMARC de Debian 11 (Bullseye) a tendance à planter donc on conseille d’utiliser la version de Debian 12 (un backport est en cours de préparation de notre côté si l’on arrive à pousser cela dans Debian 11).

On configure via /etc/opendmarc.conf :

AuthservID hosting.example.com
PidFile /var/run/opendmarc/opendmarc.pid
PublicSuffixList /usr/share/publicsuffix
Socket inet:8893@localhost
#Socket local:/var/run/opendmarc/opendmarc.sock
Syslog true
UMask 0002
UserID opendmarc
IgnoreHosts /etc/opendmarc/ignore.hosts
SPFSelfValidate true
TrustedAuthservIDs hosting.example.com
IgnoreAuthenticatedClients true

Note : bien aligner AuthservID avec le « myhostname » de Postfix, et le mettre aussi dans TrustedAuthservIDs

Par défaut, OpenDMARC se contente de vérifier et d’ajouter l’entête Authentication-Results (AR). Si l’on veut que les emails avec une politique DMARC invalide soit rejeté (mais c’est rare car p=reject est rarement utilisé), on peut mettre l’option :

RejectFailures true

Voir opendmarc.conf(5).

Et il faut ajouter un fichier /etc/opendmarc/ignore.hosts pour ignorer les emails locaux :

# mkdir /etc/opendmarc
# touch /etc/opendmarc/ignore.hosts
# chown -R opendmarc:opendmarc /etc/opendmarc

# cat /etc/opendmarc/ignore.hosts
127.0.0.0/8
::1/128
localhost
localhost.localdomain
192.168.0.0/16
192.0.2.0/24

Et l’on ajoute un milter à la suite de celui pour OpenDKIM :

non_smtpd_milters = inet:127.0.0.1:8891 inet:127.0.0.1:8893
smtpd_milters     = inet:127.0.0.1:8891 inet:127.0.0.1:8893
in_flow_delay = 0s

Cela ajoutera un 2e entête Authentication-Results (AR) en plus de celui d’OpenDKIM :

Authentication-Results: antispam.example.com; dmarc=pass (p=none dis=none) header.from=example.com

ou en cas d’échec :

Authentication-Results: antispam.example.com; dmarc=fail (p=none dis=none) header.from=example.com

Cet entête pourra notamment être utilisé par des filtres, SpamAssassin, etc.

Contacts des principaux fournisseurs d’email

En cas de souci de délivrabilité vers un domaine particulier, on est amené à contacter son responsable. En théorie l’adresse email postmaster@ permet cela.

En pratique pour les principaux fournisseurs d’emails, voici comment les contacter :

ARC

Le protocole ARC (Authenticated Received Chain) est destiné à signer les entêtes d’authentification dans les cas où certains champs peuvent être modifié, par exemple dans le cas d’une liste de diffusion ou d’un « forwarding » d’email utilisant SRS. Cela ne sert que si l’on fait confiance au serveur d’envoi, donc ça n’est pas vraiment utile de façon globale sur Internet.

Voici des pages qui expliquent bien le protocole ARC :

Pour Postfix, on peut utiliser le gros milter de Fastmail car le projet OpenARC semble abandonné depuis plusieurs années.

BIMI

BIMI (Brand Indicators for Message Identification) est une RFC encore en draft : https://datatracker.ietf.org/doc/draft-brand-indicators-for-message-identification/

Cela consiste à publier un logo SVG dans un enregistrement DNS pour qu’il puisse être affiché par les clients emails, aujourd’hui c’est surtout GMAIL qui l’utilise.

Les infos pour publier son logo dans un enregistrement DNS TXT : https://mxtoolbox.com/dmarc/bimi/how-to-create-bimi-record

Néanmoins ça n’est pas suffisant pour GMAIL par exemple, il faut aussi prouver que le logo nous appartient ! Donc conrètement il faut avoir déposé sa marque à l’INPI (pour la France), et payer un VMC/CMC auprès d’une autroité de certificat, ce qui coûte 1000 à 2000 EUR par an. Par ailleurs on évitera ENTRUST qui a été banni de GMAIL à cause de problèmes de sécurité. On peut passer par DigiCert : https://digicert.tbs-certificats.com/certificats_VMC.html.fr

Postcreen

Postscreen est un démon léger destiné à faire des tests préliminaires avant de passer un message entrant à Postfix… ou de le rejeter !

Voir https://wiki.evolix.org/HowtoMail/Antispam#postscreen

FAQ

Envoyer un mail de test en CLI

$ telnet 127.0.0.1 25
HELO example.com
MAIL FROM: <noreply@example.com>
RCPT TO: <foo@example.org>
DATA
From: <noreply@example.com>
To: Foo <foo@example.org>
Subject: test

Ceci est un test
.

Récupérer expéditeur et destinataire dans mail.log

Pour récupérer à la fois l’adresse expéditeur et destinataire dans les logs :

# grep "blocked using FBLW15" /var/log/mail.log | cut -d " " -f 6 | tr -d ':' \
   | while read msgid; do grep $msgid /var/log/mail.log |grep " postfix/" \
   | grep -E '(from|to)=<'|awk -F ' ' '{ print $1,$2,$3,$7 }' |tr -d ','; echo; done

Taille maximum d’un message

Par défaut, la taille d’un message est limitée à 10 Mo, cela se modifie avec le paramètre message_size_limit.

Attention, lorsqu’une pièce jointe est dans un format binaire (exemples : JPG, PDF, etc.), les emails sont traduits en caractères texte (conversion uuencode) ce qui provoque une augmentation de la taille jusqu’à 40%.

La taille est indiquée en octets, la valeur par défaut est 10240000

Par exemple pour autoriser les messages jusqu’à 25 Mo, on mettra 25Mo +40% soit 35 Mo :

message_size_limit = 35840000

Attention, il faudra aussi ajuster mailbox_size_limit à partir de message_size_limit = 51200000. Cette option mailbox_size_limit (par défaut à 50Mo) désigne la taille maximum d’une Mailbox ou d’un fichier d’une Maildir.

SMTPUTF8

SMTPUTF8 est une extension pour support l’UTF8 dans les entêtes de messages.

En effet, de façon standard tous les entêtes de messages doivent avoir un encoding spécial pour les caratères non ASCII.

Il peut arriver que cela pose des problèmes, notamment avec des clients SMTP qui gèrent mal cet encoding.

À partir de Debian 9, on peut alors activer l’option smtputf8_enable = yes dans Postfix.

Et Postfix annoncera qu’il supporte cette extension :

$ nc 127.0.0.1 25
220 smtp.example.com ESMTP mail server
EHLO foo.bar
250-smtp.example.com
250-PIPELINING
250-SIZE 51200000
250-VRFY
250-ETRN
250-STARTTLS
250-ENHANCEDSTATUSCODES
250-8BITMIME
250-DSN
250 SMTPUTF8

Pour plus de détails, lire http://www.postfix.org/SMTPUTF8_README.html

Relai vers Mailjet selon l’expéditeur

Voir leur documentation : https://fr.mailjet.com/docs/code/postfix

.forward

Voir aussi : /HowtoMail/Roundcube#plugin-vacation

De façon similaire aux fichiers .htaccess pour Apache, un utilisateur UNIX peut créer un fichier .forward à la racine de son home-directory pour faire passer tous ses emails reçus dans une moulinette : renvoi automatique vers une autre adresse, traitement via Procmail, envoi d’un message d’absence, etc. Attention, cela ne fonctionne que pour Postfix en mode local, cela ne fonctionne pas en mode virtual.

Pour ré-envoyer tous les emails vers une autre adresse jdoe@example.com on mettra simplement :

$ cat ~/.forward

jdoe@example.com

Pour envoyer tous les emails vers une autre adresse MAIS garder une copie sur sa boîte foo :

$ whoami
foo 
$ cat ~/.forward

\foo,jdoe@example.com

Pour faire traiter tous ses emails reçus par le logiciel Procmail :

$ cat ~/.forward

"| IFS=' ' && exec /usr/bin/procmail -f- || exit 75"

Pour envoyer un message d’absence en gardant une copie sur sa boîte foo :

$ cat ~/.forward

\foo,"|/usr/bin/vacation foo"

vacation

Voir aussi : /HowtoMail/Roundcube#plugin-vacation

# apt install vacation

Le programme vacation permet d’envoyer des messages d’absence SANS renvoyer des messages aux adresses déjà prévenues et SANS envoyer de message d’absence quand le mail reçu est une copie cachée.

ATTENTION : vacation n’envoie PAS de message d’absence si la destination n’est pas le compte UNIX. Par exemple si l’on a un compte jdoe et que l’on reçoit un email sur john.doe@example.com aucun message d’absence ne sera renvoyé. Il faut alors préciser un alias avec l’option -a :

/usr/bin/vacation -a john.doe -a jdoe

Le message d’absence en lui-même se trouve dans ~/.vacation.msg, on conseille notamment de préciser le Content-Type et d’éviter les accents dans le sujet :

$ cat ~/.vacation.msg

From: John Doe <john.doe@example.com>
Subject: John Doe / Example - Absence
Content-Type: text/plain; charset=UTF-8

Je suis en congé parental, veuillez joindre mon collègue.

On peut lister les adresses qui ont reçu un message d’absence ainsi :

$ vacation -l

Restreindre selon le From

check_recipient_access hash:/etc/postfix/protected_users,

smtpd_restriction_classes = onlylocal
onlylocal = check_sender_access hash:/etc/postfix/onlylocal, reject

/etc/postfix/protected_users :
service.intra@ onlylocal

Transporter les mails vers un autre serveur et/ou port

On s’appuye sur la directive transport_maps :

transport_maps = hash:$config_directory/transport

On pourra alors éditer le fichier /etc/postfix/transport :

outlook.com    smtp:[gw.example.com]

Ainsi les emails vers @outlook.com seront déviés et envoyés en SMTP vers les adresses IP correspondantes à gw.example.com.

Date et Maildir

Le format Maildir s’appuye sur les dates du système de fichiers. On peut ainsi par exemple rechercher les emails entre le 18 mai 2016 et 11 octobre 2016 ainsi :

$ find $HOME/Maildir/.foo/ -type f -newermt 2016-05-18 ! -newermt 2016-09-11

warning: service “smtp” (25) has reached its process limit “100”

En cas de message d’erreur du type :

postfix/master: warning: service "smtp" (25) has reached its process limit "100": new clients may experience noticeable delays
postfix/master: warning: to avoid this condition, increase the process count in master.cf or reduce the service time per client
postfix/master: warning: see http://www.postfix.org/STRESS_README.html for examples of stress-adapting configuration settings

Vous pouvez augmenter le paramètre maxproc ainsi dans le master.cf :

# service type  private unpriv  chroot  wakeup  maxproc command + args
#               (yes)   (yes)   (yes)   (never) (100)
# ==========================================================================
smtp       inet  n       -       y       -       1000    smtpd

ou alors de façon plus globale le paramètre default_process_limit :

default_process_limit = 500

Header Checks

https://www.sweetnam.eu/index.php/Postfix_Header_Checks https://mailing.postfix.users.narkive.com/GiWF2O9k/encoded-subjects-aren-t-rejected-by-header-checks

Comment désactiver l’IPv6 pour Postfix ?

Il faut mettre le paramètre :

inet_protocols = ipv4

Délivrabilité vers Microsoft

  • SPF/DKIM/DMARC doivent être bien configurés
  • Attention, Microsoft force son cache DNS, les changements - notamment pour SPF - ne sont pas pris en compte comme on pourrait se l’attendre via le TTL
  • Le champ SPF doit être minimum, en particulier ne contenir aucune adresse IP blacklistée
  • Microsoft utilise des DNSRBL notamment SpamHaus, s’assurer que ses IP ne sont pas blacklistées quelque part grâce à https://mxtoolbox.com/blacklists.aspx et https://multirbl.valli.org/
  • Envoyer au moins 100 messages par jour, si ça n’est pas le cas configurer un cron qui envoie vers une adresse Microsoft
  • Vérifier le statut des IPs via SNDS : https://sendersupport.olc.protection.outlook.com/snds/
  • Attention, l’antispam d’Office365 est plus « exigeant » que celui d’Hotmail/Outlook (a priori car il utilise « Forefront » en plus)
  • Vérifier les entêtes des emails reçus depuis une boîte Microsoft via https://mha.azurewebsites.net/
  • Surveiller l’entête X-MS-Exchange-Organization-SCL: qui est la note tueuse de l’antispam Microsoft : 1 = tout va bien, à partir de 5 bof, 8 ou 9 tout va mal, cf doc
  • Les champs “Received:” dans les entêtes sont analysés par l’antispam de Microsoft, ils peuvent la raison qu’un email est considéré comme spam, par exemple si un domaine est blacklisté
  • La résolution DNS échoue de temps en temps chez Microsoft Received-SPF: TempError (protection.outlook.com: error in processing during lookup of example.com : DNS Timeout) ce qui peut impliquer une note tueuse à 5 (X-MS-Exchange-Organization-SCL: 5) et probablement un mise en Spam dans ces cas là
  • Surveiller l’entête X-MS-Exchange-Organization-PCL: qui indique si Microsoft considère que votre message est du phising, cf doc
  • Surveiller l’entête X-Forefront-Antispam-Report: par exemple SFV:SPM signifirait que l’email a été classé comme spam à cause de son contenu et CAT:HSPM signifie que l’email est “High confidence SPaM” cf doc et ce blog
  • Surveiller l’entête X-Microsoft-Antispam: par exemple BCL: indique si le message est considéré comme un massif : 0 ça n’est pas le cas, 1 à 3 il y a eu quelques plaintes, à partir de 4 il y a eu pas mal de plaintes, et 8 ou 9 beaucoup; cf doc
  • L’antispam de Microsoft prend en compte : l’IP, son reverse, le FQDN annoncé dans le HELO, l’ensemble des IPs du SPF (?), le Message-Id: => essayer de faire varier ces paramètres pour détecter ce qui ne va pas
  • Demander à ses destinataires chez Microsoft d’indiquer l’email comme « courrier légitime » si ils arrivent en spam, de sélectionner « ne jamais bloquer » (option disponible sur un email reçu)
  • Demander à ses destinataires chez Microsoft d’aller dans “Paramètres > Courrier indésirable” puis “Ajouter un expéditeur approuvé” en entrant le nom de domaine de messagerie à mettre en liste blanche cf doc
  • Demander à vos destinataires chez Office365 de contacter leur administrateur pour ajouter votre nom de domaine à la liste “Safe Senders” cf doc ou doc

entête Received:

Postfix insère un entête Received: aux messages qu’il traite conformément aux RFC822 et RFC1123.

Pour les messages reçus en SMTP il ajoute :

Received: from $helo_annonce (reverse_DNS_IP_client SMTP [IP_client_SMTP])
    by $myhostname (Postfix) with ESMTP id ID
    for <dest@example.com>; DATE

Pour les messages reçus en local :

Received: by $myhostname (Postfix, from userid UID)
    id ID; DATE

postsrsd

Si vous avez des alias qui renvoient vers des adresses externes (.forward vers @gmail.com par exemple), ces « bounces » seront souvent mal délivrés car cela casse le principe du SPF.

Pour contourner cela, il existe la méthode SRS (Sender Rewriting Scheme) qui consiste à modifier le « Return-Path » des messages avec un domaine local et un code temporaire pour gérer un éventuel bounce.

Pour Postfix, postsrsd permet de faire du SRS.

# apt install postsrsd

Il faut choisir un unique domaine pour les ré-écritures et l’on peut mettre des des domaines en exception. On pourra par exemple choisir le FQDN utilisé pour le reverse DNS précédé de srs..

# grep ^SRS /etc/default/postsrsd

SRS_DOMAIN=srs.hosting.example.com
SRS_EXCLUDE_DOMAINS=hosting.example.com,example.com,example.org

Et dans main.cf on s’appuye sur les ré-écritures « canonical » :

sender_canonical_maps = tcp:127.0.0.1:10001
sender_canonical_classes = envelope_sender
recipient_canonical_maps = tcp:127.0.0.1:10002
recipient_canonical_classes = envelope_recipient, header_recipient
  • sender_canonical_* va ré-écrire le Return-Path des emails en transit
  • recipient_canonical_* va ré-écrire le Return-Path et le To: en cas d’un bounce pour qu’il soit renvoyé à l’expéditeur original

L’inconvénient de postsrsd c’est qu’il modifie les Return-Path de tous les emails délivrés localement, ce qui n’est pas très joli.

Et si l’email n’est pas signé avec DKIM, cela va casser l’alignement DMARC (si DMARC est positionné). D’où le fait qu’il faut faire fonctionner les check SPF et DMARC avant la modification SRS et les noter sous forme d’entête Authentication-Results: exploitable par SpamAssassin par exemple, mais il faut éviter que SpamAssassin fasse lui-même les checks.

renvoi vers d’autres serveurs

On peut renvoyer tout ou partie du trafic vers d’autres serveurs, une technique peut consister à utiliser un content_filter vers un service HAProxy local qui renverra vers d’autres serveurs.

Si besoin de conserver une partie du trafic local, HAProxy pourra renvoyer sur un process “smtpd” local de façon semblable à Amavis par exemple.

main.cf :

content_filter = smtp:[127.0.0.1]:11024

haproxy.cf :

listen prechauffage
        bind 127.0.0.1:11024
        mode tcp
        balance roundrobin
        server localhost11025 127.0.0.1:11025 inter 10000 rise 2 fall 5 check weight 70
        server smtp42 192.0.2.42:25 inter 10000 rise 2 fall 5 check weight 30

master.cf :

127.0.0.1:11025 inet n  -       y     -       -  smtpd
    -o content_filter=
    -o local_recipient_maps=
    -o relay_recipient_maps=
    -o smtpd_restriction_classes=
    -o smtpd_delay_reject=no
    -o smtpd_client_restrictions=permit_mynetworks,reject
    -o smtpd_helo_restrictions=
    -o smtpd_sender_restrictions=
    -o smtpd_recipient_restrictions=permit_mynetworks,reject
    -o smtpd_data_restrictions=reject_unauth_pipelining
    -o smtpd_end_of_data_restrictions=
    -o mynetworks=127.0.0.0/8
    -o strict_rfc821_envelopes=yes
    -o smtpd_error_sleep_time=0
    -o smtpd_soft_error_limit=1001
    -o smtpd_hard_error_limit=1000
    -o smtpd_client_connection_count_limit=0
    -o smtpd_client_connection_rate_limit=0
    -o receive_override_options=no_header_body_checks,no_unknown_recipient_checks,no_milters

Alignement HELO avec le reverse DNS

Des sites conseillent souvent d’aligner le FQDN annoncé via HELO avec le reverse DNS, par exemple mxtoolbox.com En pratique nous ne constatons pas spécialement cette vérification de la part des gros fournisseurs d’email. Et attention, si vous faites cela et que vous utilisez IPv4/IPv6 en envoi, veillez à bien utiliser un FQDN qui aura une résolution A et AAAA à la fois, vers des adresses IPv4 et IPv6 pointant vers ce même FQDN.

Postfix is using backwards-compatible default settings

Si vous avez des logs du type :

mail postfix[1764072]: Postfix is using backwards-compatible default settings
mail postfix[1764072]: See http://www.postfix.org/COMPATIBILITY_README.html for details
mail postfix[1764072]: To disable backwards compatibility use "postconf compatibility_level=3.6" and "postfix reload"

C’est que Postfix est lancé en mode « rétro-compatible ».

Cela signifie que Postfix va garder les options de configuration par défaut d’une ancienne version. Par exemple, dans les anciennes versions, par défaut on avait smtputf8_enable=no ou encore append_dot_mydomain=yes. Dans des versions plus récentes, ces options ont changé leur valeur par défaut.

Cela est utile pour les mises à jour, ou pour une configuration importée d’une ancienne version.

Si l’on est d’accord pour avoir les nouvelles valeurs par défaut, il faut ajouter dans le main.cf :

compatibility_level=3.6

Plus d’infos sur https://www.postfix.org/COMPATIBILITY_README.html

warning: TLS library problem: error:0A0000C1:SSL routines::no shared cipher

Si vous obtenez des erreurs SSL/TLS du type no shared cipher, par exemple :

SSL_accept error from unknown[192.0.2.110]: -1
warning: TLS library problem: error:0A0000C1:SSL routines::no shared cipher:../ssl/statem/statem_srvr.c:2220

Cela signifie qu’aucun cipher commun n’a été trouvé lors du handshake SSL.

Les options à explorer :

  • Descendre le niveau d’exigence sur les ciphers : smtpd_tls_ciphers=low et smtpd_tls_mandatory_ciphers=low
  • Utiliser une clé privée du type RSA pour avoir plus de ciphers à proposer comme expliqué sur ce blog, cf pour Let’s Encrypt, si besoin on pourra utiliser une clé ECDSA et une clé RSA en parallèle, cf options smtpd_tls_eckey_file
  • Tester les ciphers proposés avec testssl
  • Ajuster les options smtpd_tls_exclude_ciphers, smtpd_tls_protocols et smtpd_tls_mandatory_protocols

soft_bounce = yes

En cas de maintenance ou de test, on peut transformer toutes les erreurs 5xx en 4xx avec la directive soft_bounce :

soft_bounce = yes

On peut ainsi s’assurer de ne pas « perdre » d’email : au pire on rejettera uniquement temporairement un email reçu.

ralentir les envois (DRAFT)

Pour des raisons de délivrabilité, on peut vouloir ralentir les envois vers certains domaines.

L’idée de base est de créer un process “slow” qui enverra plus lentement, et l’on définira des domaines qui enverront vers ce process.

On peut également créer différents process, un pour chaque « gros fournisseur » qui a besoin de paramètres spécifiques.

SLOW_destination_rate_delay

Attention, si l’on met ce paramètre à une valeur non nulle (en général 1 ou plusieurs secondes), cela va mettre un délai entre CHAQUE envoi. Les emails seront envoyé un par un, il n’y aura plus d’envoi par bloc (SLOW_recipient_limit sera inutile) Wietse explique cela dans un thread sur postfix.users

SLOW_destination_rate_delay = 1s
SLOW_destination_recipient_limit = 99

SLOW_destination_concurrency_limit

Ce paramètre permet de limiter (ou pas) le nombre d’envois en parallèle. Dans l’optique de ralentir l’envoi, on le forcera à 1 :

SLOW_destination_concurrency_limit = 1

SLOW_destination_concurrency_failed_cohort_limit

Ce paramètre permet de stopper (ou pas) l’envoi vers un domaine si il y a des erreurs lors d’un envoi. Cela éviter de ré-essayer plein de fois vers un serveur qui refuse un envoi. Les emails seront mis en « deferred » sans tenter d’être envoyé.

Par défaut cette valeur est à 1.

On peut vouloir l’augmenter un peu pour ne pas arrêter un envoi à la moindre erreur :

SLOW_destination_concurrency_failed_cohort_limit = 3

On peut mettre une valeur plus élevée. On peut vouloir ignorer complètement les erreurs et ne rien ralentir :

SLOW_destination_concurrency_failed_cohort_limit = 0

SLOW_destination_recipient_limit

Ce paramètre sert uniquement à permettre/limiter le nombre de destinataire d’un même message, si il a plusieurs Cc: ou Bcc: En pratique, ça n’est pas très utile, on conseille de le mettre à 25 ou 99. Le seul point important est de ne PAS le mettre à 1 car cela change alors le comportement d’autres options.