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Howto sudo

Les systèmes de type Unix octroient à l’utilisateur root les pleins pouvoirs, tandis que les autres utilisateurs ont un droit d’accès minimal. sudo est un programme permettant d’accorder des droits à certains utilisateurs pour lancer des commandes en tant que root ou un utilisateur différent.

Installation

Sous Debian :

# apt install sudo

$ sudo -V
Sudo version 1.8.10p3
Sudoers policy plugin version 1.8.10p3
Sudoers file grammar version 43
Sudoers I/O plugin version 1.8.10p3

Sous OpenBSD :

# pkg_add -z sudo-1

$ sudo -V
Sudo version 1.8.17p1
Sudoers policy plugin version 1.8.17p1
Sudoers file grammar version 45
Sudoers I/O plugin version 1.8.17p1

Configuration

https://manpages.debian.org/jessie/sudo/sudoers.5.en.html

La configuration de sudo se passe dans le fichier /etc/sudoers

Voici la configuration par défaut :

Defaults        env_reset
Defaults        mail_badpass
Defaults        secure_path="/usr/local/sbin:/usr/local/bin:/usr/sbin:/usr/bin:/sbin:/bin"
root    ALL=(ALL:ALL) ALL
%sudo   ALL=(ALL:ALL) ALL

On peut ainsi ajouter une autorisation complète à utilisateur en l’ajoutant au groupe sudo :

# adduser foo sudo

Pour ajouter des autorisations spécifiques, on conseille d’utiliser la commande visudo qui édite /etc/sudoers et vérifie la syntaxe des autorisations afin d’éviter une erreur :

# visudo

Une autorisation a la forme suivante :

<user> <serveur> = (<runuser>:<rungroup>) <commande>
  • <user> : utilisateur(s)/groupe(s) concernés par l’autorisation
  • <serveur> : limite l’application de l’autorisation en fonction du hostname ou adresses IP locales (souvent ALL)
  • (<runuser>:<rungroup>) : paramètre facultatif pour autoriser à une lancer une commande avec un utilisateur (sudo -u) et/ou un groupe (sudo -g)
  • <commande> : commande(s) autorisée(s), éventuellement précédées par NOPASSWD: si l’on veut pas demander à l’utilisateur d’entrer son mot de passe

Voici des exemples d’autorisations :

jdoe ALL = ALL
jdoe ALL = NOPASSWD: ALL
jdoe ALL = /usr/sbin/tcpdump
jdoe ALL = (foo) /bin/kill

On peut également utiliser des alias :

Cmnd_Alias MAINT = /usr/share/scripts/evomaintenance.sh, /usr/share/scripts/listupgrade.sh, /usr/bin/apt, /bin/mount
User_Alias ADMINS = jdoe, foo
ADMINS ALL = NOPASSWD: MAINT

Il est important de noter que les autorisations sont lues du haut vers le bas et en cas de contradiction, c’est la dernière qui “a raison”. Dans l’exemple ci-dessous, la commande evomaintenance.sh ne demandera pas de mot de passe car elle vient après l’autorisation globale avec mot de passe :

Cmnd_Alias MAINT = /usr/share/scripts/evomaintenance.sh

%foo   ALL = (ALL:ALL) ALL
%foo   ALL = NOPASSWD: MAINT

sudoedit

Si l’on veut autoriser l’édition d’un fichier de manière sécurisée, il ne faut pas autoriser les éditeurs comme vi, less… car ils permettent l’exécution d’autres actions, ce qui peut revenir à donner une autorisation complète. Il faut plutôt utiliser la commande spéciale sudoedit (il ne faut pas spécifier son chemin) qui permet uniquement l’édition du fichier indiqué : toutes autres actions (exécution d’un shell, ouverture d’autres fichiers…) se feront avec les droits de l’utilisateur ayant exécuté sudo et non en tant que root.

Pour autoriser l’édition des fichiers d’un dossier (mais pas ses sous dossiers) sans se soucier des problèmes de chemins relatifs on peut spécifier cette autorisation comme ça : sudoedit /etc/foo/*

jdoe ALL = (ALL) sudoedit /etc/hosts

Utilisation

https://manpages.debian.org/jessie/sudo/sudo.8.en.html

On peut afficher les actions autorisées avec l’option -l :

$ sudo -l

Matching Defaults entries for foo on serveur:
    env_reset, mail_badpass, secure_path=/usr/local/sbin\:/usr/local/bin\:/usr/sbin\:/usr/bin\:/sbin\:/bin, umask=0077
User foo may run the following commands on serveur:
    (ALL : ALL) ALL
    (root) NOPASSWD: /usr/share/scripts/evomaintenance.sh, /usr/share/scripts/listupgrade.sh, /usr/bin/apt, /bin/mount

Pour passer en root, on recommande sudo -i plutôt que sudo su .

$ sudo -i
[sudo] password for foo: 
#

FAQ

À propos des erreurs de syntaxe

En cas d’erreur de syntaxe dans la configuration de Sudo, toutes les autorisations sont désactivées ! Cela peut donc être critique car vous pouvez par exemple perdre l’accès root. Afin d’éviter les erreurs de syntaxe, on conseille d’utiliser la commande visudo qui vérifie la syntaxe mais attention, cela vérifie uniquement la syntaxe du fichier invoqué : si l’on déporte une partie de la configuration dans un autre fichier visudo -f /etc/sudoers.d/foo ne vérifie que ce fichier… notamment si l’on introduit des alias en double (erreur FOO already defined), cela casse toute la configuration sans que l’on s’en aperçoive ! On conseille donc d’éviter d’éditer manuellement les fichiers dans /etc/sudoers.d/ et de réserver ce répertoire uniquement aux configurations automatiques (de façon similaire à /etc/cron.d/ pour Cron).

Exécuter une commande depuis un certain utilisateur

$ sudo -u foo whoami
foo